1er tour

14 Mai 2018

Opportunisme ou opportunités?



Anarchie, incivisme, inconscience, crise... espoir, alternative, ouverture, avenir.


Tous ces mots se sont bousculés ces derniers jours dans les conversations ou dans des monologues sur les réseaux sociaux.


29,6 % des votes "à personne" c'est évidemment un signal fort!


Je suis disposé à en endosser l'entière responsabilité, mais la vérité est que de très nombreuses voix autour de moi m'avaient spontanément dit vouloir voter "à personne" rendant tout appel en ce sens probablement superflu.


Voter "à personne" dans les circonstances présentes est un geste très responsable. C'est demander plus d'ouverture, espérer plus d'alternatives, souhaiter plus d'enthousiasme.


Voter "à personne" est une manière délicate et respectueuse de dénoncer des abus et des attitudes peu dignes d'une université qui se doit d'être le phare intellectuel et démocratique de toute une région!


On peut spéculer sur les faiblesses d'un règlement électoral, on peut hurler à l'ingouvernabilité de l'université, mais la réalité est que quatre tours de scrutin pour désigner un recteur cela n'a rien d'excessif. Sans préjuger de la décision du C.A. de l'ULiège, on peut espérer que de nouveaux candidats auront à coeur de se présenter. Pourquoi pas une femme ? Pourquoi pas un jeune cinquantenaire ? Pourquoi pas... car, l'expérience du monde universitaire ne se mesure pas en  centaines de réunions et de procès-verbaux. Elle est le fruit d'un parcours fait de passions, d'engagements et de relations bien au-delà des frontières.


J'aurais aimé que la campagne électorale soit un temps fort de la vie universitaire. Certes elle a été ternie par des attitudes peu dignes d'une université, mais rien ne doit nous empêcher de garder un élan positif et de dire notre fierté d'appartenir à cette Université de Liège prête à écrire les belles pages de son troisième centenaire.


Recevez mes salutations cordiales et dévouées


Eric Pirard

30 Mars 2018

Je n’aurais pas été candidat…


Atmosphère plutôt consensuelle pour ce premier débat électoral du 29 mars.


Nous sommes trois face à une salle bien remplie, trois « rectorables » qui doivent convaincre qu’ils sont porteurs d’un vrai projet pour leur université et qu’ils sont capables de l’incarner.


Les styles sont divers… les présentations parfois un peu scolaires… les réponses aux questions assez prudentes et évasives…. chacun appréciera. Après tout, ce n’est qu’une première!


Mais une première qui nous confronte déjà à l’essentiel : « A qui souhaitez-vous confier la mission de guider l’institution dans les prochaines années ? Lequel vous paraît le plus à même de susciter des initiatives nouvelles, de les aider à grandir et de leur permettre de s’épanouir ? ».


Je ressors de ce débat, plus convaincu que jamais qu’être recteur n’est pas être directeur. Bien sûr, il faut avoir la maîtrise des ressources et un œil sur la gestion, mais il faut surtout inspirer confiance et être capable de rassembler autour d’un projet. Si j’étais convaincu que la confiance ne peut s’obtenir qu’après avoir siégé quinze ans au conseil d’administration et que pour espérer rassembler il faut s’afficher avec une équipe de fortes personnalités, je n’aurais pas été candidat.


Libérer la parole


Je pense que si je suis crédible aujourd’hui en tant que candidat recteur, c’est parce que je suis quotidiennement sur le terrain en tant qu’enseignant, chercheur et citoyen. Cette expérience me permet de mieux mesurer la distance qui s’est progressivement insinuée entre les autorités académiques et les différents corps de l’institution. Le dénominateur commun de la plupart des questions posées au cours de la soirée est le manque de dialogue et de concertation malgré l’existence de très (trop) nombreux conseils. Plus fondamentalement, on ressent qu’il y a un manque d’écoute et de reconnaissance de la contribution de chacun au projet universitaire.


Nous devons mettre en place des forums qui libèrent la parole et permettent une participation plus active de chacun, quel que soit son statut. Les récentes cartes blanches parues dans la presse ont été très dommageables à l’image de l’institution. Si ces mêmes opinions s’étaient exprimées dans des forums internes nous aurions pu débattre et nuancer ces prises de position. De même, pour cette campagne électorale, je ne peux m’adresser à tous les membres de l’ULiege à défaut de posséder leurs adresses … je me vois donc contraint d’utiliser, comme chaque candidat, un site web externe et les réseaux sociaux pour faire entendre ma voix.


Courage, courage…


Courage, courage… est le mot que l’on m’adresse le plus souvent.


Quel courage ? Celui de se présenter ? Celui de défier des collègues qui sont au pouvoir depuis longtemps ? Celui de vouloir faire bouger les choses ? Celui de risquer un échec ?


A vrai dire, c’est surtout au lendemain des élections, si je devais être élu, que j’aurai bien besoin d’encouragements et de solidarité. Me présenter n’est pas un acte de bravoure… c’est l’expression de mon attachement à l’institution et de mon souci de la voir émerger comme une institution européenne de référence au service de sa région.


Je ne suis certainement pas le seul à partager cette ambition. Pourquoi dès lors ne sommes-nous pas plus nombreux à briguer la responsabilité de recteur ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus de nouveaux visages qui se présentent ? Dans un monde en évolution rapide, notre institution a besoin d’une énergie nouvelle et d’une capacité d’action affirmée.


J’ose croire que la constitution d’équipes pléthoriques a découragé plus d’une candidature… comme si tout devait se décider dans les couloirs plutôt que dans l’isoloir. En ce qui me concerne, cela n’a rien changé à ma détermination : si vous me faites confiance, vous ferez également confiance à mon équipe ! Je suis convaincu que dans cette perspective, nombreux seront les collègues désireux de s’engager à mes côtés.


Recevez mes salutations cordiales.

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